Nous avons conçu cette clinique, située dans le centre de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, sur la base d’une architecture modulaire de blocs suivant une trame constructive. Trois typologies de bâtiments de faible hauteur ont été créées et positionnées sur le site autour d’une cour centrale plantée. Ce cœur vert relie les différentes fonctions de la clinique au moyen des circulations couvertes du patio, offrant aux utilisateurs des vues apaisantes sur le jardin. La cour constitue aussi un dispositif de ventilation naturelle qui permet de rafraîchir le bâti sans recours à la climatisation. Les typologies de blocs à simple rez-de-chaussée rappellent des maisons, une échelle domestique qui s’éloigne de ce que l’institution médicale peut avoir de solennel. L’entrée sans emphase va dans le même sens. L’architecture est évolutive afin de permettre, dans le futur, l’agrandissement du programme médical et l’insertion de bâtiments supplémentaires, qui suivront eux-aussi les typologies de bâtiments préétablies.

S’appuyant sur des méthodes de construction simples et efficaces, les bâtiments ont une structure en béton, avec des façades revêtues de terre cuite, un matériau local peu onéreux qui réduit les apports solaires, et qui permet à la clinique de se fondre dans son environnement. Les façades et le toit utilisent la technologie de la ‘double peau’ pour protéger les intérieurs des températures élevées, une méthode de refroidissement naturel qui limite l’usage de la climatisation. Nous avons volontairement conçu une clinique qui ne ressemble pas à un centre médical, ni par son échelle, ni par son design. Dans le dessin des chambres nous nous sommes attachés à sortir des codes médicaux avec l’usage de la menuiserie bois notamment. La clinique de Ouagadougou est un hymne à la culture locale et la preuve que forme et fonction peuvent être habilement combinées pour produire une forte identité, tout en valorisant son environnement.